Frank Zappa and The Mothers "Over-nite Sensation"

By J.-P. C.

Extra, November 1973


Frank Zappa and The Mothers
Over-nite Sensation
Discreet W.B. 41000 B

Revenu de ses intentions vaguement « symphoniques » (grand orchestre), Frank Zappa réapparaît avec un album superbe, l'un des plus convaincants qu'il ait jamais gravé. La musique ici n'est pas seulement intéressante, elle est vraiment excitante. En témoigne, par exemple, ce « Camarillo brillo » qui ouvre le disque et provoque la surprise de l'auditeur : une musique très construite, d'une manière finalement assez traditionnelle, excessivement mélodique, rythmée... Presque tous les ingrédients pour en faire un « hit »!

Responsables de cette transformation, Zappa lui-même, bien sûr, mais aussi les nouvelles Mothers qui ont pour nom Jean-Luc Ponty (violon), George Duke (claviers, synthetiseur), Ian Underwood (flûte, clarinette, sax), Ruth Underwood (marimba, vibraphone, percussions), Ralph Humphrey (batterie), Bruce Fowler (trombone), Tom Fowler (guitare basse) et Sal Marquez (trompette, chant). Tous musiciens qui ne doivent rien aux précédentes « mères ».

L'humour conserve ses droits au fil de cet album dégageant une très forte impression d'unité. C'est ainsi le cas de « Dinah-Moe Humm » où Zappa s'est entouré de quelques fabuleuses choristes qu'il utilise ici dans un rôle de réponse à son récit, le tout sur fond de rythmique répétitive et syncopée.

Pour ce qui est des interventions solistes, il faut noter celles de Ponty (violon) puis de Zappa (guitare) sur « Fifty fifty » qui clôture la première face et de celle de Zappa encore sur « Montana », le dernier morceau de ce très réussi Lp.

L'excellente surprise causée par cet album ne peut que rendre plus amers nos regrets concernant la récente tournée européenne de Zappa, tournée qui n'est malheureusement pas passée par la France. Malgré tout, ce n'est pas une raison pour passer à côté de cette « Over-nite sensation ».

J.-P. C.